« Collaboration est le maître-mot » : le rôle d’écosystèmes d’innovation ouverte pour construire l’avenir des aliments et de la bio-circularité.

« Sachant que la santé de notre planète est arrivée à un point critique, il relève de la responsabilité des entreprises agroalimentaires d’unir leur expertise, leurs technologies et leurs réseaux afin de transformer positivement la chaîne de valeur alimentaire de la ferme à l’assiette », dit Florian Weber, responsable du développement de nouveaux marchés au sein du groupe Südzucker. Il explique ici comment le groupe vise à co-créer un système agroalimentaire global plus durable en collaboration avec des start-up, y compris le lancement de sa nouvelle plateforme d’innovation ouverte, theBarn.io.

Le groupe Südzucker est bien connu dans son marché pour son produit phare, le sucre, fabriqué à partir de betteraves sucrières cultivées et traitées dans les usines du groupe à travers l’Europe, où le sucre est ensuite transformé en une large gamme de produits pour l’industrie alimentaire et non alimentaire. Cependant, le groupe qui est également un fabricant majeur d’ingrédients pour des aliments sains et d’amidons fonctionnels, un transformateur de produits à base de fruits dans le secteur des aliments et des boissons ainsi que le producteur leader de bioéthanol, a des ambitions qui dépassent de loin la transformation de produits agricoles bruts, et il pense que d’autres entreprises dans l’industrie agroalimentaire devraient faire pareil.

« Depuis presque 100 ans, nous innovons dans l’espace dédié aux végétaux et le temps était venu que nous ouvrons notre technologie, notre R&D, notre connaissance du marché ainsi que l’accès à notre réseau de clients et de cultivateurs pour booster les innovations dans l’objectif d’une économie biocirculaire, » dit encore Florian Weber.

Au cours de ces dernières années, de nombreuses entreprises appelées des grandes multinationales alimentaires, dont Unilever, Nestlé, PepsiCo, Givaudan et Bühler – pour en nommer quelques exemples – ont mis en place des initiatives, des programmes, même des fonds corporatifs internes afin de gagner en visibilité auprès des start-up actives dans les technologies agricoles et autres entreprises bioéconomiques, qui innovent dans les catégories B2C et B2B à croissance rapide, y compris des protéines à base de plantes, des solutions sucrantes saines, des ingrédients alimentaires fonctionnels sains et visent la défossilisation de la chaîne d’approvisionnement des industries alimentaires et chimiques.

« Le moment était venu pour Südzucker d’ouvrir ses portes aux innovateurs de l’industrie alimentaire, aux spécialistes de la bioéconomie et aux entrepreneurs agronomes qui partagent notre vision d’une branche agroalimentaire plus durable, et de leur donner accès à nos ressources R&D d’avant-garde, à nos fermes de recherche, à notre base de clients, aux synergies d’échelle et à nos capacités de production des solutions alimentaires bio que nous développons depuis des dizaines d’années déjà. »

La recherche et l’innovation dans le secteur agroalimentaire sont depuis toujours inscrites dans l’ADN de Südzucker. Depuis longtemps déjà Südzucker a créé un département de recherche agroalimentaire qui collabore avec des universités, des instituts de R&D et son réseau de cultivateurs pour approfondir ses connaissances afin d’optimiser une production durable et d’améliorer la qualité des récoltes pour le futur. Nous avons réalisé des essais extensifs avec de nouvelles variétés de betteraves sucrières dans le champ, agi sur la protection des plantes, des méthodes de culture écologiques et durables, des technologies de désherbage mécanique et bien plus encore dans toutes les régions où Südzucker est implanté.

Au centre des activités de recherche du groupe se trouve la ferme de recherche de notre Division sucre à Kirschgartshausen, Allemagne, où sont menés différents essais dans le cadre d’initiatives en faveur de la durabilité. Un de nos projets de recherche majeurs depuis quelques années est mené en coopération avec l’Institut d’agro-écologie et de biodiversité pour savoir si l’intégration de bandes fleuries dans les champs de betteraves sucrières a un effet positif sur la vie sauvage locale, à l’instar des pollinisateurs et autres insectes utiles, contribue à améliorer la biodiversité. D’autres recherches actuellement menées à Kirschgartshausen sont axées sur des nouvelles technologies qui permettraient une fertilisation à la demande.

« Il s’agit de donner et de prendre, » selon Weber. « Nous sommes impatients d’accéder aux concepts de souplesse, d’expertise et d’innovation des start-up résolument pionniers dans les domaines où nous sommes stratégiquement impliqués, de la décarbonisation de la production industrielle, en passant par les protéines alternatives, des solutions sucrantes saines, des produits chimiques à base de bio, une agriculture durable jusqu’à l’emballage. »

« Finalement, l’innovation en collaboration avec d’autres est bien plus passionnante, plus rapide, plus souple, plus efficace et plus transformatrice, » s’exprime Weber.

Les entreprises actives dans le domaine alimentaire qui ne prennent pas la menace du changement climatique, la demande croissante de régulations pour réduire les émissions, la nécessité de mettre des solutions biocirculaire en place et la tendance continuelle vers une consommation consciente au sérieux, ne n’existeront probablement plus en 2030.

« Le monde va à grands pas vers un désastre environnemental, » dit Cyrus Mewawalla, Responsable de l’intelligence thématique chez GlobalData. « Les gouvernements sont davantage préoccupés par les pandémies, les guerres et la hausse de l’inflation. Mais les consommateurs, et notamment les jeunes consommateurs, continuent à faire pression sur les entreprises pour les inciter à agir. Les PDG qui attendent trop pour améliorer l’approche de leur entreprise en termes de durabilité verront leurs clients partir et leurs bénéfices chuter, et ceci bien plus rapidement que jamais imaginé. »

L’agriculture doit faire face à des changements considérables et complexes en raison des conditions climatiques volatiles, du manque d’eau, de la diminution des ressources et de pathogènes résistants. En même temps, les consommateurs conscients des enjeux en matière de santé et de développement durable se tournent de plus en plus vers des solutions qui leur donnent bonne conscience telles que les « clean labels » (produits sans additifs), qui sont meilleures pour eux et meilleures pour le monde dans lequel ils vivent. Citons pour exemple les produits issus d’une agriculture éthique et la minimisation du recours à des organismes génétiquement modifiés (OGM).

D’après un rapport récent de GlobalData^[1], le terme « clean label » s’applique aussi aux produits exempts de tout ingrédient artificiel et conservateur, le caractère naturel « à base de plantes » s’imposant de plus en plus dans les préoccupations des consommateurs.

Le Consumer Trend Tracker de Südzucker de cette année confirme également l’importance des aspects de durabilité et de transparence pour les consommateurs lorsqu’ils choisissent des produits :

Dans un cercle vertueux, eu égard aux entreprises qui rendent leurs actions plus transparentes pour obtenir la confiance des consommateurs conscients, les consommateurs veulent l’imposer comme norme. Weber dit : « Les futures technologies agroalimentaires font partie de celles qui peuvent faire le meilleur usage des ressources limitées dont nous disposons et valorisent intelligemment l’intégralité de la biomasse, qui englobe tous les éléments d’une récolte et la réutilisation en aval de toutes les activités annexes avec une efficacité maximale. »

L’équipe theBarn, avec sa plateforme d’innovation ouverte en ligne, lancée en octobre dernier, travaille actuellement avec 30 start-up et créateurs sur cinq projets phares en matière d’innovation : des protéines alternatives à base de plantes, des produits chimiques à base de bio, des solutions sucrantes saines et la décarbonisation, le développement durable et la stratégie climatique ainsi que des solutions numériques et des services numériques. Pour faciliter des progrès rapides et des résultats tangibles des projets de collaboration, le groupe Südzucker propose un genre de programme accélérateur interne d’une durée de trois mois environ, mais comme dit Weber, il n’y a pas « une seule réponse pour toutes les approches ».

L’équipe se félicite de toute application de start-up, à tous les niveaux de croissance, de la proposition de valeur minimale (MVP) pour amplifier la volonté de créer ensemble un avenir à base de plantes.

« Nos partenaires en matière d’innovation ont de nombreuses demandes différentes envers nous. Certains demandent à nos équipes R&D d’évaluer leurs produits et ingrédients, d’autres souhaitent un accès à nos clients pour des tests anticipés sur le marché, d’autres encore demandent des fonds et, évidemment, nombreux sont ceux qui s’intéressent à notre expertise en termes de marché et de technologie. Nous avons aussi quelques partenaires qui souhaitent co-développer un produit ou une technologie avec nous. Nous sommes ouverts à tous, » dit Weber, le responsable de la croissance de l’écosystème d’innovation ouverte de theBarn. « Pour atteindre les étapes stratégiques majeures, nous devons réaliser la transformation de notre groupe, d’un producteur à grande échelle de matières premières agricoles en un partenaire stratégique leader de solutions à base de végétaux pour un monde viable, sain et durable. Nous ne pouvons pas y arriver seuls. »

Südzucker était déjà impliqué dans l’univers des start-up depuis plusieurs années. Notre Division sucre a participé au MassChallenge Switzerland, un programme accélérateur en phase initiale pour 6 ans. Le programme d’accélération indiffère l’industrie mais est bien accepté par les start-up en technologies alimentaires et les entreprises changeant leur voie et dont les solutions comprennent des objectifs pour compenser ou réduire activement les émissions à leur échelle. Südzucker a également rejoint récemment le réseau paneuropéen EIT Food Accelerator Network, dédié au pré-amorçage de start-up agroalimentaires subventionnées pour valider leur technologie et préparer l’adoption commerciale.

C’est lors du MassChallenge Switzerland que Microbe+, une start-up de technologie agricole qui veut aider les agriculteurs à passer de l’utilisation intensive de pesticides et d’engrais chimiques à des solutions biologiques efficaces qui respectent l’environnement, a été jumelé avec Südzucker.
« L’accès aux fermes d’essais avec des betteraves sucrières de Südzucker a été extrêmement important pour afin de développer et valider nos produits biologiques, » dit Anna Ogar, créatrice et PDG de of Microbe+. « Dans le monde actuel, l’industrie agroalimentaire se trouve face à de nombreux défis, dont le recours excessif à des pesticides synthétiques, la trop grande dépendance des engrais chimiques et la perte de la biodiversité. Nous avons pour ambition d’aider les agriculteurs à embrayer sur une voie efficace, abordable et rentable par le recours à nos solutions biologiques. Comme un shampooing et après-shampooing réunis dans un produit 2en1, nos produits visent à rendre les cultures plus résilientes aux stress, y compris les pathogènes, et à améliorer leur rendement. Les agriculteurs peuvent ainsi produire plus avec moins, des aliments de grande qualité, avec une alternative viable aux approches classiques d’un recours intensif aux produits chimiques.

« Notre partenariat avec des entreprises agroalimentaires établies nous a permis d’accélérer le processus d’innovation. Nous avons pu tester nos produits sur un large éventail de cultures, dont les fraises, pommes de terre, framboises et raisins. Grâce à Südzucker nous pouvons ajouter les betteraves sucrières à cette liste. »

Weber dit : « La participation à ces programmes accélérateurs était une première étape clé sur notre chemin vers des programmes d’innovation ouverte et des coopérations percutantes avec des start-up. Maintenant, à travers theBarn.io, nous avons également un point de contact numérique avec des start-up et créateurs pour attaquer les plus grands défis de notre temps et, nous l’espérons, pour transformer plus de concepts en réalités commerciales qui changeront notre alimentation et, au-delà, notre système bioéconomique en mieux.

^[1] GlobalData Thematic Report: Clean Label in Consumer, April 2023

*Article écrit par Verdict Media Strategies / Global Data Ltd.